L’enfance ou le désœuvrement à l’œuvre dans deux poèmes de Louise Glück | Revue Postures | Mon Scoop.it du week-end | Scoop.it
L’enfance est chez Louise Glück bien plus qu’une anamnèse; elle n’est pas seulement une remontée éphémère dans le temps mais une modalité conditionnelle, essentielle et constitutive de l’identité du je poétique. L’enfance travaille l’écriture de Glück dans un mouvement de ressac. Il n’est pas un recueil où l’enfance ne soit à l’œuvre et ne vienne faire ce retour tumultueux dans une temporalité qui, le plus souvent, s’avère déplacée, détournée par rapport au moi écrivant et au présent de l’écriture. L’enfance surgit de façon irrégulière dans son œuvre mais s’avère pourtant incontournable et inévitable. Elle s’avance masquée, derrière la persona de Télémaque dans Meadowlands (1996), sous un loup vénitien2 dans Descending Figure (1980) ou sous un masque à l’opacité transparente dans Ararat.

Il s’agira dans cet article d’étudier comment la poétique de Louise Glück parfile3 l’enfance, milieu et temporalité pluriels dans les poèmes « Portrait » (Descending Figure, 1980) et « Faithful and Virtuous Night » (Faithful and Virtuous Night, 2014), comment l’écrire de l’enfance participe d’un geste profond de désœuvrement de l’œuvre poétique.

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[Image] via Louise Glück | Poetry Foundation. Photo by Sigrid Estrada. https://www.poetryfoundation.org/poets/louise-gluck