Continuité en pointillés, un kaléidoscope de visages.
Vincent Michéa expose pour la seconde fois à la galerie Cécile Fakhoury. ‘‘Je ne pense qu’à ça’’ en 2013 donnait à voir des toiles, de la peinture, une installation de 70 vinyles peints en leur centre, vibrance de couleurs et quelques discrets collages derrière un mur. Ces œuvres, petites, légères, sorties de l’atelier étaient présentées comme la trame qui se dessinait peu à peu dans son œuvre.
Plasticien, peintre, Vincent Michéa met en scène sur papier, sur toile, les histoires qu’il s’est appropriées. L’image est toujours au cœur de son processus de création, il rend compte d’une grande maitrise formelle, et interroge la reproductibilité de l’œuvre. La mécanisation dans le traitement de la représentation renvoie à l’industrialisation, à une réflexion sur le temps. De sa rencontre avec une photographie, s’instaurent une relation et des discussions, parfois plus proches d’un dialogue intérieur. La finalité du procédé systématique donne forme à l’œuvre unique.
‘‘De Punta a Punta’’ nous invite à regarder de point en point ce qui évolue sans cesse, la créativité, le rapport de l’artiste avec son matériau dans les sujets qu’il appréhende. Sa peinture se fait musique, témoin de société, d’une époque. Peindre d’après une pochette de disque relève de la collecte historique, sociale et d’un travail de restitution.
Les toiles de Michéa témoignent de sa haute fidélité envers sa source iconographique. Elles laissent transparaitre un sens caché, une intrigue, savoir deviner comment l’image a été créée.
Un album musical populaire ivoirien ‘‘Merci, Président Houphouët-Boigny’’ de Jean-Baptiste Yao sorti en 1966, est un marqueur de temps. Cette archive se détache de son époque et vient à nous, nous rappelle, nous évoque sensiblement ce passé. L’interprétation récente faite par Vincent Michéa est en deux temps, ses deux toiles représentent respectivement le recto et le verso de la jaquette ancienne. La forme originale est imitée dans la sonorité des couleurs, le graphisme, l’altération du papier, l’œuvre se souvient.
Via
Galerie Cecile Fakhoury
Dernier billet du blog : comprendre comment un artiste crée, ici avec Silvère Jarrosson, peintre abstrait#peinture #creation #dripping #peintureabstraite#painting #Pollock