« Sunflower d’Olu Amoda juxtapose la force d’endurance de ses matériaux, de l’acier et des cuillers en métal, à la douceur de son sujet, un tournesol. La technique et le sujet se mettent mutuellement en valeur. Dans la vie quotidienne, les clous sont censés être aussi discrets que possible […]. Amoda attire l’attention sur la matière qui passe habituellement inaperçue en l’utilisant comme élément principal de cette sculpture. Chaque clou est tout petit mais essentiel, exactement comme les centaines d’étamines d’un vrai tournesol, […]. De la même façon, les cuillers qui encerclent l’oeuvre sont simultanément perçues comme des objets indépendants mais en même temps indiscernables de l’ensemble des pétales de la fleur. […] Amoda recycle souvent des déchets dans son travail. […] Les clous qui forment le centre de la fleur ont été récupérés sur des caisses arrivées à port Tin Can Island de Lagos remplies de marchandises du luxe pour l’élite du Nigeria et sa soi-disant classe moyenne en augmentation. Ainsi, Sunflower est une subtile critique du consumérisme primaire présenté comme un must en Afrique et comment le néolibéralisme mondial masque le manque d’industries au Nigeria et, par extension, dans l’Afrique entière. »
« Si nous demeurons incrédules face à l’effet de serre, nous n’avons aucune excuse quant à la naissance de ce septième continent formé de nos déchets. Nous ne sommes pas au bout de nos peines, car nous assistons à l’apparition d’un nouveau type de déchets en Afrique : les e-déchets. C’est appareils électriques et électroniques irréparables et irrécupérables que le monde exporte dans nos pays et qui constituent désormais des poubelles à ciel ouvert en dépit de toutes les conventions régulant leur exportation. […] J’ai décidé de travailler avec ces matériaux afin de leur donner une nouvelle vie en les incrustant dans mes créations. […] Ce matériau présente un intérêt artistique pour mes représentations de l’espace et dans le jeu graphique qu’il entretien avec l’œil du spectateur. Un personnage représenté à partir de lettre et en arrière-plan, un paysage en plongée (…), réalisé essentiellement avec des plaquettes électroniques, entretient un rapport forme et fond et un jeu de texture intéressant. »
Pascal Konan est né le 15 avril 1979 à Abidjan en Côte d’Ivoire. Diplômé de l’École Nationale des Beaux Arts d’Abidjan, il devient enseignant dans cette même institution tout en poursuivant son activité de création.
"Calixte Dakpogan est né à Pahaou, au Bénin (en 1958). […] Son ancêtre, Sagbo Ayato, occupait la position enviée de forgeron à la cour du roi Toffa à Porto-Novo. Les premières créations de Calixte Dakpogan sont inspirées des statues Fon du début du 19ème siècle qui ont été saluées par les grands artistes européens du 20ème siècle comme des figures emblématiques de la modernité. A partir de 1990, il produit principalement des œuvres composées d’éléments métalliques récupérés, soudés, assemblés pour donner forme à des figures anthropomorphiques. Dans les années 2000, il mêle aux matériaux récupérés, des objets usuels colorés et bijoux de pacotille achetés bon marché et importés d’Asie. Par de simples et justes assemblages, les éléments utilisés prennent la forme de têtes et de corps. Grâce au pertinent mixage des cultures africaines et occidentales, ses créations pleines de talent, d’humour, et d’histoires, témoignent d’une créativité contemporaine et d’une inventivité stupéfiante. […]”
La galerie Ebony/Curated de Cape Town présente une exposition collective intitulée « What’s the Matter? », avec les œuvres de Patrick Bongoy, Francois Knoetze et Mark Rautenbach.
Patrick Bongoy, François Knoetze et Mark Rautenbach explorent la matière sous toutes ses formes. Cette exposition-installation s’intéresse à la notion de production de valeur et à ce qui peut advenir d’objets considérés comme des « déchets ». Placés dans un contexte artistique, ces objets prennent soudainement une valeur totalement disproportionnée par rapport à leur qualité intrinsèque. Les œuvres créées par les artistes à partir de matériaux mis au rebut mettent en évidence notre interaction avec l'environnement urbain, et viennent défier l’idée trop répandue selon laquelle le gaspillage serait sans importance. (d’après www.artsy.net/show/ebony-slash-curated-whats-the-matter, traduit de l’anglais)
Né en 1980 à Kinshasa (RDC), Patrick Bongoy vit à Cape Town en Afrique du Sud. Ses sculptures sont réalisées à partir de bandes de caoutchouc provenant de pneus.
Né à Cape Town en 1989, Francois Knoetze est performeur, sculpteur et réalisateur. Knoetze retrace le cycle de vie des objets jetés et explore les jonctions entre les histoires matérielles et sociales.
Passionné par l'expérimentation de la matière, l’artiste sud-africain Mark Rautenbach a développé une technique permettant de produire un fil de papier qu’il utilise ensuite pour tricoter des « textiles papier », notamment à l’occasion de performances.
Armand Boua réalise des portraits des enfants des rues de sa ville natale d’Abidjan. «Je veux montrer leur souffrance, la réalité de leurs conditions de vie», dit-il, «afin que les gens soient enfin conscients de cette réalité douloureuse qu'ils feignent de ne pas voir». L'artiste est connu pour ses compositions texturées, réalisées par couches successives, à partir de goudron et d'acrylique sur des cartons récupérés. Chaque couche est appliquée, puis grattée et en partie décollée, donnant naissance à des formes abstraites.
Armand Boua est né en 1978 à Abidjan, en Côte d'Ivoire, où il vit et travaille.
"Diplômé en peinture et en photographie […],Yéanzi a travaillé comme portraitiste de commande pendant une dizaine d’années. Depuis 2013, il poursuit un travail personnel en utilisant la matière plastique qu’il fait fondre. Il modifie ainsi son rapport au portrait, peindre sans peinture les personnes qui l’entourent au quotidien. Dans cette démarche, il collecte les histoires de chacun, il utilise leur nom d’emprunt comme titre, leur identité remarquable, le masque qu’ils portent en société, pour révéler leur personnalité en filigrane."
Yéanzi est né en 1988 à Katiola, en Côte d’Ivoire ; il vit et travaille à Bingerville.
« Ici vous trouverez le désordre partout » explique Patrick Bongoy, debout sur un tas de vieux pneus. Lorsqu'il vivait à Kinshasa, l’artiste congolais arpentait les rues avec un gros sac sur le dos, recueillant les fragments matériels de ce désordre. « Les matériaux ont beaucoup de sens, car ils parlent de la pollution au sens large, pas seulement des déchets que les gens jettent dans la rue. La société, pour une large part, est polluée ; les gens n'ont pas d'emploi, pas d'opportunités. Alors ils sont dans la rue, dans les bars, tous les jours, parce qu'ils n'ont rien à faire. La société, la culture, tout est pollué. »
Dissimulées, étouffées, alourdies de poids, les créatures déformées de Patrick Bongoy luttent pour échapper aux limites claustrophobiques de leur exo-squelette caoutchouteux. C'est un travail sur le déplacement, un problème particulièrement présent en RDC, pays dont les ressources abondantes sont source de conflits et d'oppressions depuis le début du XXe siècle.
Né en 1980 à Kinshasa (RDC), Patrick Bongoy vit à Cape Town en Afrique du Sud. Ses sculptures sont réalisées à partir de bandes de caoutchouc provenant de pneus.
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