"Une sélection, par Irène Attinger, en relation avec l’air du temps d’ouvrages, rares voire quasi introuvables, participant de la mémoire internationale de l’édition photographique que l’on peut consulter à la bibliothèque de la Maison Européenne de la Photographie"
"En hommage au portraitiste sénégalais Oumar Ly, décédé lundi 29 février, je présente, ici, son livre et ceux de deux grands photographes maliens qui l’ont inspiré Seydou Keïta, exposé au Grand Palais à partir du 31 mars, et Malick Sidibé.
*Seydou Keïta
Textes de André Magnin et Youssouf Tata Cissé
Scalo Verlag, Zürich (CH), 1997
Après avoir commencé la photographie en 1935, Seydou Keïta ouvre son atelier, à Bamako (Mali), en 1948 et se spécialise dans l’art du portrait. Il travaille en noir et blanc, en lumière naturelle. (…) Dans son studio, on pose seul, en couple, en famille, en groupe, entre amis, presque toujours positionné par Keita, lui-même. « Quand on est photographe, il faut tout le temps avoir des idées pour faire plaisir au client. C’est à force de travailler que j’ai trouvé les belles poses que les clients aimaient. On cherche à obtenir la position la meilleure, le profil le plus avantageux…, car la photographie c’est de l’art : tout doit être « parfait » chez le client qui ne cherche d’ailleurs qu’à paraître sous ses plus beaux jours. .... » [Seydou Keïta]. (…)
*Malick Sidibé
Texte de André Magnin
Scalo Verlag, Zürich (CH), 1998
Malick Sidibé est né en 1935 à Soloba, (…) dans un petit village du Mali. Remarqué pour ses talents de dessinateur, il est admis à l’École des Artisans Soudanais de Bamako, d’où il sort diplômé en 1955. (…) Il ouvre le Studio Malick en 1958 (…) au cœur de Bamako. Il s’implique dans la vie culturelle et sociale de la capitale, en pleine effervescence depuis l’Indépendance. (…) Malick Sidibé est présent dans toutes les soirées où les jeunes découvrent les danses venues d’Europe et de Cuba, s’habillent à la mode occidentale et rivalisent d’élégance. (…) « Tout artiste souhaite communiquer son œuvre, c’est le propre de l’homme d’être reconnu pour ce qu’il fait. Les clients veulent aussi avoir un nom impérissable. Leurs photographies resteront longtemps après eux, dans la famille ou chez des amis. La chose la plus authentique, c’est le visage. L’homme a voulu imiter Dieu par le dessin, ensuite on a inventé la photo. » [Malick Sidibé]. ( …)
*Oumar LY Portraits de brousse
Texte de Frédérique Chapuis
Filigranes, Trézélan (F), 2009
Originaire de Podor, (…) à la frontière avec la Mauritanie, Oumar Ly a débuté la photo en 1963 et ouvert le Thiofy studio. L’administration du Sénégal, devenu indépendant, l’embauche et l’envoie (…) sillonner la brousse pour tirer des portraits des citoyens qu’il réduira sur l’agrandisseur à de simples clichés d’identité. Il avouera ne pas être toujours à l’aise dans cette situation. Il retourne dans les villages, accompagné d’un peintre de fixés sous verre, pour prendre des images avec une énorme caisse en bois, sorte de sténopé permettant de prendre l’image et de la développer sur place (…). Il laissait au client son portrait coincé entre le carton et la plaque de verre festonnée de couleurs vives. (…) Il peaufine sa technique et attire bientôt de nombreux clients dans son studio. Il ne reste aujourd’hui que les milliers de photographies réalisées au Rolleiflex dans son studio ou dans la brousse. Dans la veine du Malien Malick Sidibé, il immortalise les populations de sa ville et de la vallée du fleuve Sénégal, dans leur diversité et dans leur modernité. (…). "
> Extraits de la présentation des 3 ouvrages sélectionnés par par Irène Attinger sur loeildelaphotographie.com à retrouver en intégralité en cliquant sur le titre ou sur http://bit.ly/1RPFREa